Les appellations des praticiens
Un praticien de la voyance est une personne qui fait commerce de son savoir-faire consistant à donner des informations à un tiers dans le cadre d'une consultation. Celle-ci se déroule généralement lors d'un entretien en face à face, par téléphone ou par visio-conférence.
En fonction des outils qu'ils utilisent, ces praticiens adoptent parfois une appellation différente : cartomancien, tarologue, voyant, numérologue, médium... Des différences subtiles existent entre ces terminologies et indiquent de quelle manière travaille principalement le praticien.
Un cartomancien utilise souvent des cartes à jouer ou des oracles constitués de cartes, un tarologue plus spécifiquement un Tarot. Un voyant est supposé n'utiliser que ses capacités de voyance. Un medium puise son inspiration dans une intelligence supérieure et extérieure. Il n'y a pas de cloison étanche entre ces différentes pratiques. Un voyant ou un médium, peut parfaitement, à l'occasion, selon l'humeur, la question posée, s'aider en utilisant un support. La voyance peut se déclencher grâce à l'utilisation d'un Tarot ou d'un jeu de carte. De même, un cartomancien pur, peut, à l'occasion et plus souvent qu'il ne l'imagine, utiliser ses capacités de voyance.
Les informations que donne le praticien sont les interprétations de ce qu'il perçoit de manière intuitive grâce à ses capacités de voyance, ou l'interprétation de son support : cartes, tarot, oracle.
Ces informations peuvent concerner un très grand nombre de sujets et de problématiques. Elles relatent le consultant, son entourage, la situation qu'il vit, des problèmes qu'il rencontre. Un praticien décrit également des situations ou évènements passés, l'évolution dans le futur de certaines problématiques.
Médium et voyant, est-ce la même chose ?
Le terme medium apparaît dans le vocabulaire anglo-saxon lié au spiritisme. Nous sommes au milieu du XIXème siècle lorsque la communication avec des défunts inventé par les soeurs Fox au milieu des Etats-Unis débarque en Angleterre. Au moyen de question fermée et de coups produits dans les murs de leur maison de manière surnaturelle, elles obtiennent des réponses et découvrent qu'une intelligence extérieure dialogue avec elles qu'elles interprètent comme l'esprit du personne décédée. Et voilà que la mode de faire tourner les tables s'installe dans tous les salons mondains de la ville de Sherlock Holmes avant de se répandre en quelques années dans toutes les capitales et les campagnes européennes.
Medium qui signifie moyen ou canal désigne la personne qui facilite la "connexion" entre le monde des vivants et celui des disparus. Autour de la table, elle est celle qui est d'une part la plus exercée à la pratique et celle qui est supposée la plus réceptive. Le spiritisme a eu ses heures de gloire et ses grands représentants (Allan Kardek en tête de liste) à une époque où ni la radio, ni la télévision n'existaient. Mais à l'époque d'internet, au XXIème siècle, interroger les morts en groupe, autour d'une table ronde en se tenant la main est pour le moins... passée de mode.
Mais pas la médiumnité. Néologisme français employé dans la première partie du XXème siècle pour définir la capacité du médium, la médiumnité ressemble beaucoup à la capacité de voyance. Pour ceux qui la pratiquent, elle n'en est pourtant pas la même chose et n'est rien d'autre qu'une communication avec un "esprit". Le médium, comme le voyant, est capable de donner des informations sur toutes sortes de sujet mais, à la différence du voyant, sa "source d'information" est identifiée comme étant l'intelligence d'une entité extérieure, un guide ou un esprit.
Des médiums donnent des consultations de la même façon que des voyants, avec le même statut professionnel. Se sentant pleinement dans la communication avec l'au-delà, ils ont tout naturellement orienté leur travail en direction de ceux qui sont dans deuil ou qui l'ont connu. Dévoilant des messages que des défunts n'ont pas eu le temps de dire avant de partir, ou expliquant des choses importantes à ceux qui les pleurent, ils transmettent des informations trop précises et de manière trop récurrente pour qu'il soit assez simple de dire que tout cela n'est que mystification.
Du point de vue des praticiens la médiumnité et la voyance sont deux processus qui se distinguent singulièrement tandis que le langage courant les désigne souvent comme des activités similaires. Dans les faits, nous pourrions dire qu'un médium est souvent voyant mais qu'un voyant n'est pas forcément médium.
Tarologue, astrologue
Le premier se rapporte au Tarot de Marseille ou à ses dérivés. Le praticien en est un spécialiste et l'utilise comme support. S'il le voyant met en avant qu'il est surtout tarologue, on peut s'attendre à ce que ses capacités intuitives ne se mettent en œuvre que lorsqu'il réalise des tirages.
L'astrologue est celui qui est spécialiste de l'astrologie. Son travail consiste à monter des thèmes astrologiques avec la date de naissance, l'heure et le lieu du consultant, à l'interpréter. Il peut également étudier des "révolutions solaires" en les combinant à l'analyse des transits planétaires pour établir des "prévisions astrologiques" adaptée à son consultant. Enfin, il peut combiner les thèmes de deux personnes pour interpréter ce qui se nomme une synastrie. Les astrologues se défendent souvent de faire de la voyance. Théoriquement, une consultation astrologique peut parfaitement se passer de la moindre intuition mais dans la mesure où l'astrologie est un art soumis à l'interprétation du praticien qui travaille avec sa sensibilité, rares sont les astrologues qui n'utilisent pas leurs capacités intuitives. En ce sens et même si nous prenons le risque de froisser certains puristes, l'astrologie pourrait être considérée comme un support à la voyance. Les informations données par l'interprétation de matériel astrologique pur peuvent déclencher des perceptions et amener des informations nouvelles qui n'étaient pas présentes dans l'interprétation initiale.
Les voyants qui se nomment autrement
Parce qu'ils ne supportent pas l'image donnée du monde de la voyance et aussi parce qu'ils en sont déçus, certains praticiens essaient d'échapper aux clichés réducteurs de leur métier et tentent une approche différente. Ainsi voyons-nous parfois des praticiens qui exercent la voyance sans jamais prononcer ni écrire le terme, comme si celui-ci avait fini par devenir incongru ou tabou. Ils s'intitulent alors coach intuitif, conseiller intuitif, conseiller de vie, coach de vie. Souvent, ils peuvent avoir suivi une ou plusieurs formations sur la relation d'aide et l'accompagnement thérapeutique ce qui leur permet d'orienter davantage leur pratique vers le développement personnel. Ces voyants humanistes ont une vision souvent très intéressante du métier qui constituent là encore des pistes de réflexions sur une professionnalisation de cette activité.
De la voyance dans d'autres métiers
Au fond, la voyance est très répandue et nous sommes frappés de rencontrer des professionnels de toute nature qui expliquent utiliser leurs capacités intuitives de manière spontanée et empirique pour ne serait-ce que gagner du temps, prendre des décisions importantes et surtout mieux comprendre les individus qu'ils rencontrent. Les personnes exerçant des professions dans lesquelles intervient du relationnel peuvent aisément entrer en contact avec leurs capacités intuitives.
Dans ce champ d'activité, celles exerçant des métiers thérapeutiques, d'aide et d'accompagnement finissent souvent par utiliser régulièrement leurs capacités intuitives et à faire, sans le dire, de la voyance. Parmi ces professionnels, certains sont des spécialistes du coaching individuel, du coaching en entreprise, des professionnels de santé allant du médecin, de l'infirmière au kiné, à l'ostéo en passant par certains psys.
D'une manière générale, nous observons qu'un grand nombre de professionnels qui travaillent avec l'humain peuvent être amenés à utiliser leurs capacités intuitives et de manière inconsciente -ou pas- à faire de la voyance. C'est le cas de certains recruteurs par exemple ou de créatifs qui travaillent dans la pub et qui font marcher leur intuition pour « capter » dans le futur quelle image il faudra donner d'un produit ou d'une marque pour obtenir tel ou tel résultat sous douze mois.