Combien gagne un voyant
Les revenus des voyants sont variés et sujets à beaucoup de spéculations et d'amalgames. Si le chiffre d'affaire de la voyance en France génère 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaire, il ne faut pas croire que tous les praticiens sont des nantis car les plus grosses parts ne leur reviennent pas forcément.
Cas du praticien qui travaille pour une plateforme de voyance immédiate par téléphone
Les chiffres d'affaire générés par ces entreprises donnent parfois le vertige. Ce sont des sociétés commerciales qui exploitent des portails internet et des réseaux audiotels qui vendent de la consultation téléphonique immédiate mais aussi toutes sortes de services associés : horoscope, thème astrologique, tirage de tarot, messagerie sms et d'autres choses que le lecteur pourra recenser lui-même.
Les praticiens qui travaillent en bout de chaîne, généralement depuis chez eux au moyen d'un transfert téléphonique invisible pour le client sont rémunérés en fonction du chiffre d'affaire qu'ils génèrent pour l'entreprise. Bien évidemment, ils ne touchent qu'un pourcentage du chiffre d'affaire qu'ils génèrent. Selon la plateforme, ce pourcentage est plus ou moins élevé, voire plus ou moins honnête. Il n'est pas rare de rencontrer des praticiens épuisés par des heures de travail et très peu rémunérés.
En général, plus ils travaillent ou plus ils génèrent de chiffre d'affaire, plus les pourcentages de leurs reversements sont intéressants. Les praticiens sont évidemment très discrets sur leur revenus mais, sur certaines plateformes, ceux qui travaillent plus de 6 ou 7 heures par jours, tous les jours, voir la nuit, finissent par constituer un salaire assez confortable.
Dans les faits, ces praticiens stakhanovistes ne sont pas si nombreux que cela. D'abord parce que suivre un tel rythme implique une force physique et psychologique que tout le monde n'a pas. Ensuite, parce que beaucoup collaborent avec des plateformes de ce type en ayant leur propre cabinet individuel par ailleurs, voire en ayant déjà un autre emploi plus traditionnel.
Travailler et réaliser des consultations sur de telles plateformes n'est alors pour eux qu'un moyen d'obtenir un complément de salaire en exerçant leur passion et en gérant facilement leur agenda.
Cas du voyant indépendant qui travaille seul dans son propre cabinet
Ces professionnels sont des travailleurs non salariés déclarés en tant qu'indépendants. Soumis à une fiscalité comme n'importe quel commerçant qui l'oblige à collecter de la TVA pour l'état (contrairement par exemple aux professions de santé) et à payer ses charges sociales (maladie, retraite, allocations familiales), on peut estimer que le revenu net d'un voyant est d'à peu près 40% de son chiffre d'affaire.
Cela signifie que sur 100 € d'honoraires touchés pour une consultation d'une heure, après reversement de la TVA et déductions de ses charges, son revenu net est d'environ 40 €. Son salaire varie donc en fonction du nombre de consultations que sa réputation lui permet d'avoir et/ou du rythme de travail qu'il peut/veut avoir.
Les praticiens soucieux de travailler avec éthique et soucieux d'entretenir leur réputation s'accordent à indiquer qu'il est difficile de réaliser plus de 3 à 4 consultations par jour. Certains remarquent qu'il n'est pas possible de travailler continuellement, que les parts d'inspiration et de disponibilité nécessaires à chaque consultation impliquent de longues pauses entre deux entretiens, voire une organisation d'agenda comprenant des journées de repos.
Dans ces conditions, pour un praticien indépendant, facturant ses consultations 100 € et avec un rythme de 15 consultations par semaine (soit tout de même 5 par jour) sur 10 mois devrait parvenir à se sortir un salaire d'environ 2000 € nets.
En travaillant avec le même rythme mais en facturant ses honoraires deux fois moins chers, soit 50 €, le salaire net tombe à 1200 €, soit à peine plus que le SMIC.
Pour un praticien débutant qui n'a pas encore beaucoup de consultations par semaine, il devient évident que gagner un salaire peut s'avérer une vraie galère s'il n'a pas quelques économies pour subvenir à ses besoins.