Voyance spontanée et évènements négatifs : pourquoi Myriam ne « voit » que les drames ? Le Biais de Négativité dans les perceptions.
Myriam a eu un accident de voiture à l’âge de 20 ans.
Un accident très grave puisque son père, au volant du véhicule et sa mère assise à côté sont décédés sur le coup. Un camion à contre-sens sur l’autoroute A1, ça ne pardonne pas.
Myriam a été la seule survivante du crash !
3 jours de coma, 3 mois de rééducation et 3 années de deuil.
Un choc.
Quelques années plus tard, Myriam se reconstruit et un jour, alors qu’elle attend le bus, elle a l’impression que la petite dame qui attend à côté d’elle va rater la marche en grimpant dedans.
Myriam se dit qu’elle divague.
Le bus arrive. Il est bondé, des passagers descendent. L’un d’eux bouscule la dame qui vacille et tombe sur le trottoir heureusement rattrapée par un monsieur derrière.
Coïncidence se dit Myriam…
Le lendemain, elle discute à la bibliothèque avec une amie étudiante qui lui parle de ses prochaines vacances avec son chéri.
Dans 3 semaines, ils partent en Écosse et recherchent une auberge de jeunesse à Edimbourg pour limiter les dépenses.
Myriam a une sensation bizarre. Elle a l’impression que son amie parle dans le vide et perd son temps car ce voyage ne se fera jamais.
Étrange.
Elle ne sait dire pourquoi et se persuade qu’elle s’invente des histoires.
Peut-être une semaine plus tard, son amie lui apprend que la mère de son chéri est tombée malade. Elle va se faire opérer. Une tumeur apparemment… Le voyage est annulé. Quelques semaines plus tard la maman récupère : elle est sortie d’affaire, ouf ! Sauf que depuis tout ce temps, l’amie de Myriam n’a jamais mis les pieds en Écosse.
Quelques semaines plus tard, Myriam fait ses courses dans un petit supermarché du quartier où elle est étudiante.
Il y a du monde à la caisse et Myriam à côté de son petit caddie à roulettes rêvasse dans la file d’attente. Derrière elle, un monsieur feuillette un des journaux en vente à l’avant de la caisse.
Soudain, elle a l’impression qu’un jour on va parler de quelque chose comme : « des gens sont morts en fabriquant le journal pour lequel ils travaillent. »
Ce jour au supermarché, Myriam s’en souviendra toute sa vie : mardi 6 janvier 2015.
Le lendemain vers 11h, vous vous en souvenez surement, les frères Kouachi pénètrent dans la rédaction du journal Charlie Hebdo et tuent onze personnes, dont huit membres de la rédaction en pleine réunion de travail.
Myriam n’a pas 30 ans et elle m’a raconté ses prémonitions il y a quelques mois. Des anecdotes comme celles-ci, Myriam en vit toutes les semaines. Elle fait remonter cela à l’époque de son accident, quand elle a commencé à reprendre une vie normale.
Je la crois parce qu’elles m’en racontent plusieurs, qui ne s’inventent pas, mais surtout parce que c’est un type de témoignage courant.
Mais pourquoi toujours des drames et des horreurs ?
À la suite d’un choc, souvent physique mais surtout émotionnel, des gens se mettent à percevoir des infos d’une grande justesse…
Des infos se présentent de manière « sauvage », à des moments insolites et souvent reliés à quelque chose de grave, de dure ou de triste.
Cela se manifeste par des pensées qui jaillissent comme sorties de nulle part et qui trouvent un écho d’une grande signification dans la vie ensuite.
Et bien que cela paraisse un phénomène exceptionnel, ce genre de témoignage est courant !
Des gens me témoignent de ce type de vécu chaque semaine. On peut parfois appeler cela des « expériences exceptionnelles ».
La question n’est pas de savoir pourquoi cela se produit mais pourquoi cela est systématiquement en lien avec des choses graves et douloureuses ?
Il y a pour cela deux explications :
1/ les évènements dramatiques et les situations graves sont objectivement plus attirants que les autres.
Les émotions de tristesse, de colère ou de peur vécues par des individus (proches ou non) dans des situations particulières sont ce qu’il y a de plus détectable.
Imaginez une nuit obscure, noire et sans pleine lune. Au loin, là bas, des gyrophares dans tous les sens : vous les repérez immédiatement. Même en plein jour…
La capacité de voyance détecte de la même façon ce qui est dramatique et dangereux.
Et même si vous voulez les ignorer, ce n’est pas possible…
2/ Notre attention est captée par ce qui est dangereux, violent ou dramatique
C’est un fait établi. Pour survire, nos ancêtres préhistoriques se sont développés en étant sensible au danger… pour pouvoir réagir et s’échaper.
Un fauve qui passe à 500m et qui risque d’attaquer « attire » l’attention bien davantage qu’un inoffensif plan de manioc.
En neuroscience cela est connu comme le biais de négativité.
Comme nos ancêtres, nous sommes restés naturellement « curieux » de ce qui est une menace pour notre survie comme un danger ou une une situation grave.
C’est ce biais cognitif qui provoque les ralentissements sur l’autoroute lorsque tout le monde veut voir l’accident sur la file de gauche, voir s’il y a du sang, voir s’il y a des morts.
C’est bien cela qui rassemblait aussi les foules pour assister aux exécutions publiques : de véritables spectacles où on se pressait de bon matin pour ne rien louper des gestes du bourreau.
Et c’est encore cela qui fait les succès d’audience de BFMtv quand il se passe une catastrophe.
Vous le savez, les meilleures histoires sont celles dans lesquelles se déroulent des drames ! Un film dans lequel il n’arrive rien de grave aux héros ne peut tout simplement pas exister.
Ce que vit Myriam en ne percevant intuitivement que des drames est en vérité assez classique.
Les personnes qui découvrent leur capacités de perception à la suite d’un choc se retrouvent souvent dans cette situation, et soumise de manière inconscience au biais de négativité.
C’est normal.
Pour en sortir et devenir sensible à des choses plus « positives », il faut prendre conscience de l’attirance automatique et inconscient des émotions « négatives ».
Ensuite il faut travailler sur soi et par exemple, se fixer chaque jour l’intention de percevoir des situations et des évènements reliés à des émotions « positives ».
Car les émotions positives attirent elles-aussi de la même façon. On peut « se programmer » pour être sensible aux 2 !
Myriam a travaillé sur elle, et la semaine dernière, elle m’a raconté qu’elle avait perçu avant même qu’elle ne le sache, que sa soeur était enceinte…
Les heureux évènements se détectent…
Et vous ? Avez-vous déjà, comme Myriam, été coincé.e par des perceptions uniquement de situations dures et douloureuses ?
Postez vous aussi vos expériences en commentaires !
Commentaires
Oui j ai toujours des flashs negatifs!!!! Ou des mots qui ne veulent rien dire dans le contexte!!!du style un mort qui me dit code couleur!!!!
Bonsoir, il m’arrive la même chose depuis un accident en 2014…avec quelques jours de comas artificiel, un choc sceptique et hémorragique..j’ai eu plusieurs prémonitions par la méditation… accidents, mort…les défunts viennent me dire au-revoir ou me font signe, on m’informe de mort soit par flash ou par des cloches d’église….bref je me demandais bien pourquoi je ne vois que des évènements négatifs…j’ai ma réponse .. merci…je vais pouvoir avancer vers les évènements plus heureux