Le biais de confirmation : pourquoi c’est difficile de tirer les cartes pour soi ? Explications. [ARTICLE]
Le biais de confirmation : pourquoi c’est difficile de tirer les cartes pour soi ?
On dit souvent que c’est difficile de tirer les cartes pour soi. J’ai régulièrement des stagiaires qui me disent : « Pour moi, ça ne marche jamais. On ne peut pas. »
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bien sûr que oui, on peut poser une question pour soi et tirer quelques cartes pour répondre à ses propres questions. D’où vient cette croyance ?
Dans cette affaire, ce qui est difficile n’est pas de tirer des cartes pour une question personnelle mais de les interpréter correctement.
Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne peut pas le faire et encore moins que c’est interdit : à bas les fausses croyances !
L’interprétation d’un tirage pour soi, sur un sujet qui nous touche beaucoup, sur un sujet qui nous « passionne », sur une thématique pour laquelle il y a un enjeu émotionnel est clairement une affaire compliquée.
Pour tout le monde. Pour vous. Pour moi. Pour tous.
C’est à cause, principalement d’un biais cognitif très connu : le biais de confirmation.
Un biais cognitif est un processus de raisonnement inconscient qui nous amène à distordre la réalité et à commettre des erreurs de jugement.
C’est un sujet passionnant des sciences cognitives et d’une branche de la psychologie sociale, entre autre.
Le biais de confirmation est donc un biais cognitif particulier.
Il nous amène, dans certaines situations, à privilégier des idées qui confirment celles que nous avons déjà. De manière automatique et inconsciente nous accordons moins d’importance aux idées qui bousculent des opinions et des croyances qui sont bien établies en nous.
Dans la pratique des arts divinatoires, ce biais de confirmation est à connaitre car c’est précisément cela qui provoque le fait d’interpréter un tirage de quelques cartes « selon ce qui nous arrange. »
Exemple vécu :
Un jour, je dois passer une IRM du genou pour comprendre l’origine d’une douleur persistante.
Je pose la question : « Est-ce que mon IRM va bien se passer ? ».
Notez déjà que la question est vraiment très mal posée !
Pour savoir pourquoi c’est une question complètement nulle, regardez cette vidéo qui vous l’expliquera en intégralité.
Je tire une lame de Tarot : le Soleil.
Je tire aussi une rune : Sowelu qui signifie la vie, le soleil, la succès…
Amusant, la rune sortie et la lame du Tarot ont une signification très similaire.
Avec un tel tirage, j’en déduis que mon IRM va très bien se passer et que je n’ai rien du tout au genou.
Comme je suis persuadé que c’est une douleur passagère et que le médecin exagère et comme je me prends pour un sportif solide absolument pas douillet, j’interprète que forcément je n’ai rien.
Avez-vous remarqué non pas une mais deux erreurs que je commets ici ?
Pour la petite histoire, l’IRM s’est très bien passée.
J’ai été reçu à l’heure et n’ai quasiment pas attendu à la salle d’attente. Moi qui déteste attendre… Les locaux étaient tout neufs et le personnel charmant. On m’offre même un café et une chocolatine : la secrétaire médicale en amène tous les mercredi pour les patients du matin et il est 8h30 ce mercredi, très ensoleillé. La journée commence bien. En plus je n’ai pas mal au genou, un comble : c’est la première fois en 15 jours que je n’ai aucune douleur. Je déguste et un quart d’heure plus tard, l’examen est déjà terminé.
Quelques instants plus tard, le médecin me fait entrer dans son bureau pour le compte-rendu : arthrose du genou de stade 3 et fissures multiples des ménisques.
Ok, donc on en fait je n’ai pas rien du tout…. C’est une mauvaise nouvelle pour moi, très loin de ce que je croyais !
Et mon tirage alors ?
Pour commencer, mon tirage il a répondu à la question que j’ai posée !
« Est-ce que mon IRM va bien se passer ? »
Et bien oui l’examen s’est très bien passé et ma divination du jour ne m’a pas dit le contraire.
Première erreur : ma question aurait du porter sur le résultat de l’examen lui-même ou sur comment j’allais le recevoir… Pas sur comment il allait se passer…
Première leçon : en divination, les supports se contentent de répondre à la question posée…
Est-ce que l’examen se passe bien ? Oui il se passe bien. Point barre. Si c’est le résultat de l’examen qui intéresse, alors il faut pointer la question sur cela.
Seconde erreur : le biais de confirmation.
Comme je crois que je n’ai rien, aussitôt que je vois la réponse qui confirme ce que je crois, j’en déduis que c’est bien ça : en effet je n’ai rien, pas besoin d’aller plus loin.
Le biais de confirmation vous fait tout oublier du moment que la réponse apparue semble aller dans votre sens.
C’est parfois encore plus retord : certaines cartes parlent clairement mais on ne les regarde qu’au travers de ce que l’on veut confirmer.
Exemple : une consultante est très amoureuse d’un homme marié et demande :
« Comment va évoluer X dans sa relation avec moi ? ».
Imaginez : le tirage montre objectivement une situation en flottement, beaucoup d’incertitudes et peu d’avancées concrètes.
Avec du Tarot, cela pourrait être l’Amoureux, le Pendu. Avec le Belline, on aurait par exemple Inconstance, Retard, Départ…
Mais elle arrive quand même à se dire en lisant ses propres cartes :
« Oui X est très amoureux mais il ne sait pas comment faire. Les choses vont bien avancer et bientôt nous allons nous marier »
au lieu de :
« X est très incertain, il ne sait pas ce qu’il veut, X n’évolue avec moi que d’une manière très floue et indéterminée. »
Ça, c’est typiquement le biais de confirmation qui fait voir ce que l’on a envie de voir sans se rendre compte que c’est autre chose qui est à voir ici…
Alors comment gérer ?
En ayant plus conscience de ce que nous faisons.
En ayant plus conscience des réponses qui nous feraient en quelque sorte « plaisir » ou qui soutiennent absolument tout ce que l’on s’imagine.
Et se demander si l’interprétation que l’on fait n’est pas un simple « copié-collé » de la réponse que l’on veut lire.
Si vous pratiquez les arts divinatoires, je suis persuadé que vous vous êtes déjà confronté.e à ce biais cognitif.
C’est normal. Le fait de savoir que cela existe et que cela porte un nom vous permettra d’être plus vigilant.e à l’avenir.
Faites de beaux tirages !
Alexis.
Commentaires
Article intéressant,je me fais effectivement mes propres tirages,et ma plus grande crainte est mon objectivité et mon implication personnelle à chaque fois ,comme lorsqu’il s’agit de les amis , j’apprécie beaucoup vos articles
Bonjour, súper interressant et complet, une question malgré tout . Est CE une bonne façon de faire quand je me tiré les cartes de poser la question comme si je tirai pour quelqu’un d’autre ??
EX . Fabrice va t il reussir son examen ?
Bonjour,
Article très intéressant !
Le problème à se tirer les cartes soi-même n’est pas d’ordre éthique mais plutôt dans le soucis d’objectivité d’interprétation..
Prise de recul, lâchez-prise…sont nécessaires pour éviter de lire nos fantasmes ou nos…angoisses.
J’ai beaucoup progressé dans ce type de tirage avec les conseils d’Alexis et sa “méthode Alain Delon” !!!! Se parler à la trosième personne…
Bonjour Lionnel, je vous rejoins, c’est ce qui m’est arrivée dernièrement et pourtant je pratique les cartes depuis de nombreuses années. Les cartes ont ressorties toutes mes pires angoisses ce qui m’a plongée dans état profond de tristesse. J’ai finalement pris du recul et tout va pour le mieux. Les cartes m’ont simplement alertée qu’il était venu pour moi, de me détacher du passé et prendre le temps de panser certaines blessures non soignées mais toujours très vives à l’intérieur. Les cartes sont un très bel outil pour aider aussi à se développer personnellement et spirituellement. Parfois les cartes s’imprègnent de nos craintes et les ressortent puissance 10. Belle journée, Mélanie.