[ARTICLE] Pronostic intuitif d’une élection : est-ce possible ?

Régulièrement, on me demande comment faire pour percevoir qui va remporter les élections avec quelques cartes ?

C’est une question légitime. Après tout un voyant devrait pouvoir répondre à toutes les questions y compris celle-ci. Et effectivement, cela est faisable mais pas n’importe comment : autrement, bonjour les erreurs.

Si ce genre d’exercice vous intéresse, voici les principales difficultés desquelles vous devez vous soustraire. Inspirez vous de ces méthodes pour vos propres tirages, même si cela touche à d’autres questionnements parfois sensibles.

1 – Vos opinions politiques sont vos pires ennemies.

Ce que vous pensez de tel ou tel candidat en positif ou en négatif sont autant de biais qui vont polluer vos interprétations. Vos jugements, quels qu’ils soient agissent comme des filtres qui peuvent vous empêcher de percevoir objectivement les situations que vous essayez de percevoir.

Par exemple sur un candidat que vous aimez beaucoup, si votre tirage se révèle objectivement très médiocre, vous aurez peut-être tendance à surestimer l’interprétation en « voyant » une situation « meilleure » que ce qu’elle est…

Beaucoup de praticiens peuvent se tromper de cette manière.

 2 – Vos espoirs et vos attentes sont vos deuxièmes pires ennemies

C’est la suite logique du point 1.

Si vous espérez très fort que tout ira très bien pour un candidat donné (ou que tout ira très mal), alors là encore, vos interprétations peuvent être biaisées. Un tirage favorable ou même simplement moyen peut être interprêté comme bien plus mauvais si on espère que tout ira très mal pour lui (ou elle).

Alors comment faire ?

Avant tout travail de ce genre, il faut avoir conscience de ce que l’on aime et de ce que l’on espère. Il faut également mettre de coté ses opinions et ses attentes pour, en quelque sorte, être vierge de tout idée, neutre de tout attente.

C’est dans cet état d’objectivité très stoïque que l’on peut, alors, réaliser ce genre d’exercice.

Mais attention à la 3e difficulté

3 – Ce qu’on en dit, ce qu’on en pense agit sur vous, même inconsciemment

Tous les jours, la presse, les médias, nous abreuvent de sondages, de poncifs éditoriaux sans oublier les posts et les partages de tata Gisèle sur les réseaux sociaux… Toute ce tintamarre informationnel agit comme une intoxication intuitive dont il faut absolument se départir !

Autrement, là encore, le risque est d’être influencé dans son interprétation. Si depuis 8 jours on entend dire que Bidule baisse dans les sondages, alors l’interprétation d’un tirage pour ce candidat-là pourrait être biaisée par ce qu’on entend dire de lui : « non je vois bien que le sondages se trompent, le tirage est bien plus positif… » ou au contraire « ah oui ça confirme bien ce qui se dit en ce moment, le tirage n’est pas terrible… ».

Dans les deux cas, que vient faire le bruissement ambiant dans l’interprétation ?

Rien.

Mais alors comment faire ? (Bis)

Pour pronostiquer des résultats d’élections françaises, il faudrait… ne pas être français et n’avoir rien à faire de cette élection. Et même, il faudrait en être tellement éloigné qu’on n’en entendrait même pas parler !

En fait, il faudrait être un voyant étranger vivant à l’étranger qui ne connaisse même pas les candidats !

Alors, pour ce voyant-là, l’objectivité requise serait au rendez-vous. Sans opinion politique, sans rien savoir de qui est qui, de qui défend quel programme et pourquoi, il pourrait enchainer les tirages et réaliser des interprétations plus objectives.

Si je devais demander son pronostic à un voyant, je ne demanderais pas à un voyant français.

Si on veut jouer au petit pronostic intuitif des enjeux électoraux et que l’on est français, mieux vaut choisir une élection étrangère, dans un pays lointain, avec des candidats que l’on ne connait même pas.

Par exemple en Uruguay. Mais avouons-le, c’est moins fun. A part peut-être pour une personne… Coucou Maud ça va bien ?

Non, en fait, pour jouer au petit pronostic intuitif des présidentielles, il faut créer des conditions dans lesquelles le praticien est ignorant du nom du candidat qu’il est en train d’étudier.

Comment se rendre « aveugle » aux candidats ?

Imaginons qu’il y ait 4 candidats qui vous intéressent, prenez 4 papiers et inscrivez les noms sur chaque papier. Puis pliez-les en 4. Mélangez les papiers pliés. Puis un par un, vous les reprenez et sur le dessus inscrivez simplement « n°1 », « n°2 », etc…

Ainsi vous avez rendu vos papiers anonymes.

Vous avez compris le principe : vous prenez ensuite au hasard un papier et vous faites vos tirages non plus sur un candidat précis mais sur un numéro.

Procédez avec les mêmes questions pour chaque numéro et en prenant soin de noter vos tirages et vos interprétations.

Repérez les tendances qui se dessinent numéro par numéro. Voyez comment chacun apparait à la fois maintenant et dans sa perspective d’évolution.

C’est seulement à la fin de votre travail que vous ouvrez les papiers et que vous découvrez à quels candidats correspondent vos numéros.

Voilà, une première façon de complètement court-circuiter vos biais d’interprétation sur ce type d’exercice.

Il y a une seconde méthode mais celle-ci n’est pas faisable seul.

C’est une méthode que j’emploie avec mes élèves : je choisis une personne qui m’intéresse et je remplace ses nom prénom par un pseudo et je demande de regarder l’évolution professionnelle.

Les stagiaires ignorent de qui il s’agit.

Au printemps 2016, j’avais remplacé le président François Hollande par le simple prénom « Francis » et demander au groupe de mon stage Tarot de décrire son évolution professionnelle dans un an. Le groupe à la majorité voyait Francis « quitter son entreprise » ou « partir à la retraite » ou « se faire licencier ». Bref, il partait. 6 mois plus tard, en décembre, François Hollande nous annonçait piteusement qu’il ne représenterait pas et qu’il quitterait de ce fait, la présidence au bout de son unique mandat.

Cet exercice, je l’avais donné aussi à une stagiaire qui s’appelle Caroline en janvier 2019 alors que le président Macron traversait sa première crise sociale avec le mouvement des gilets jaunes. Vous vous en souvenez ? À l’époque, on lui demandait de démissionner ou même de dissoudre l’assemblée nationale… Une grosse année plus tard débutait la crise sanitaire et aujourd’hui il est candidat.

En janvier 2019 j’avais tourné cette vidéo que je vous invite à voir ou à revoir et qui explique comment Caroline avait effectué, sans le savoir, un pronostic intuitif de l’évolution du président.

Vous verrez à la fois comment je l’ai rendue aveugle pour qu’elle ne soit pas influencée par ses propres idées politiques. Vous verrez aussi l’enchainement très simple des questions qu’elle avait posées. Avec quelques lames de Tarot, une par question, tout était apparu limpide et les faits ensuite, ont donné raison à Caroline.

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