Cartes Positives et Négatives : comment arrêter de penser de manière binaire ? (et donner des réponses plus matures !)
Quand on manipule les arts divinatoires, on plaque souvent un jugement positif ou négatif aux interprétations que l’on réalise.
Par exemple si vous demandez comment va évoluer votre projet X et que vous tirez la lame du Tarot la Maison Dieu, votre première réaction est sûrement de vous dire « ah non mince, pas celle la. » et de conclure que l’évolution du projet est « négative ».
Trop de bouquins ou de praticiens ont cette lecture qui est je dois dire… très immature et sans aucune sagesse.
Trop souvent, je vois des gens utiliser leurs cartes comme s’il y avait 2 catégories : les positives et les négatives. Les bonnes et les mauvaises.
Les gentilles et les méchantes.
Les propres et les sales tant qu’on y est !
Stop.
C’est plus subtil que ça et c’est bien triste de trouver des livres qui enseignent ce genre de bêtises justement.
La divination requiert un regard sur ce qu’est la vie qui ne peut se résumer en une vision binaire : positif / négatif. Comme si tout pouvait être soit bien soit mal.
Quelle absurdité !
Merci aux siècles de conditionnement judéo-chrétien qui nous ont inculqués cette manière de penser.
De nombreux consultants pensent de cette façon et l’induisent aux voyants. Combien me disent à la fin d’une consultation :
« Ah bah je vous remercie, finalement mon évolution, elle n’est pas si négative que cela… »
Quelle curieuse manière de penser.
Bien sûr que non.
La vie est une succession d’expériences et les plus sages le savent bien.
Et si vous donnez des consultations, même en amateur, vous devez avoir une vision identique à celle-ci. C’est bien ainsi que vous apporterez la plus grande aide à vos consultants.
Alors oui, c’est vrai, on peut bien dire qu’il y a des situations désagréables à vivre tandis que d’autres sont plus sympathiques.
Mais pourquoi les juger et les ranger dans une case ?
C’est sûr la Maison Dieu qui décrit l’évolution d’un projet qui vous tient à coeur pronostique que ça ne va pas aller exactement comme vous voulez.
Ceci peut sans doute vous mettre de mauvaise humeur. Vous avez même le droit de pester contre la Terre entière.
Mais ce projet qui ne se fera pas exactement comme vous voulez voire pas du tout, sera l’occasion de penser différemment et de faire autre chose et… qui sait… élaborer un projet bien plus intéressant.
Quand vous interrogez des supports divinatoires, soyez, tant que faire se peut : factuel et objectif.
Et sans jugement de valeur.
La maison dieu représente une remise en question qui certes peut être désagréable à vivre mais pourquoi aller dire que c’est négatif, mauvais ou triste ?
Laissez de côté vos opinions subjectives surtout si les tirages que vous obtenez sont pour vous même.
Bien évidemment cela n’est pas facile. C’est un vrai travail de connaissance de soi pour identifier ses émotions et ses opinions d’une part et d’autre part pour les laisser de côté afin qu’ils n’interfèrent pas avec l’interprétation.
Pour poursuivre cette réflexion je vous invite à découvrir ou à relire l’histoire du vieil homme et du cheval blanc.
Vous en avez surement déjà entendu parler.
Vous ne la connaissez pas ?
Regardez, je vous l’ai recopiée ci-dessous. Bonne lecture et bonne méditation.
Alexis.
Il était une fois un vieil homme qui vivait dans un petit village.
Bien que pauvre, il était envié par tous car il possédait un magnifique cheval blanc. Même le roi enviait ce trésor.
On n’avait jamais vu de tel cheval, tant par sa splendeur, sa majesté que par sa force.
Les gens offraient des fortunes pour cette monture, mais le vieil homme refusa toujours de le vendre :
– « Ce cheval n’est pas un cheval, pour moi », disait-il.
« Il compte pour moi comme une personne. Comment pourrait-on vendre une personne ?
Il compte pour moi comme un ami, pas comme un animal que je possède. Comment pourrait-on vendre un ami ? »
L’homme était pauvre et la tentation était grande, mais jamais il ne vendit le cheval.
Un matin, il constata que le cheval n’était plus dans son écurie. Tout le village vint le voir :
– « Vieux fou, » se moquèrent-ils, « Nous t’avions dit qu’un jour quelqu’un volerait ton cheval.
Nous t’avions prévenu que tu serais volé.
Toi, si pauvre, comment as-tu pu garder sous ta protection un animal si précieux ?
Tu aurais mieux fait de le vendre. Tu aurais pu en tirer le prix que tu voulais. Aucune somme n’aurait été trop importante.
Maintenant le cheval est parti, et c’est une mauvaise chose qui t’arrive.
Le vieil homme répondit : – « Ne parlez pas trop vite. Dites seulement que le cheval n’est pas dans l’écurie.
C’est tout ce qu’on sait, le reste n’est que jugements. Est-ce une mauvaise chose pour moi, ou non ?
Comment pouvez-vous savoir ? Comment pouvez-vous juger ? »
Les gens protestèrent : – « Ne nous prend pas pour des imbéciles !
Nous ne sommes peut être pas philosophes, mais il n’y pas matière à philosopher ici.
Le simple fait que ton cheval ne soit plus là constitue une mauvaise chose. »
Le vieil homme parla de nouveau :
– « Tout ce que je sais, c’est que l’écurie est vide et que mon cheval est parti. Je ne sais rien de plus.
Qu’il s’agisse d’une mauvaise chose ou d’une bonne chose, je ne peux pas le dire.
Nous ne voyons qu’un fragment des choses. Qui peut dire ce qui va arriver ensuite ? »
Les gens du village rirent et pensèrent que le vieil homme était fou.
Ils avaient toujours pensé qu’il était imbécile, car, s’il ne l’était pas, il aurait vendu le cheval et vivrait des revenus de cette vente.
Au lieu de cela, sa vie était celle d’un pauvre bûcheron, le vieil homme était encore obligé de couper du bois de chauffe, de le traîner à travers la forêt et le vendre. Il vivait au jour le jour, dans la misère et la pauvreté.
Il avait désormais prouvé qu’il était vraiment fou.
Quinze jours plus tard, le cheval revint. Il n’avait pas été volé, il s’était seulement enfui dans la forêt.
Non seulement il était revenu, mais il ramenait une douzaine de chevaux sauvages avec lui.
Une fois encore, les gens s’assemblèrent autour du bûcheron et lui dirent :
– « Vieil homme, tu avais raison et nous avions tort.
Ce que nous pensions être une mauvaise chose s’est révélé être une bonne chose. S’il te plaît, Pardonne-nous. »
L’homme répondit : – « Encore une fois, vous allez trop loin.
Dites seulement que le cheval est revenu et qu’une douzaine de chevaux l’accompagnaient, mais ne jugez pas.
Comment pouvez-vous savoir s’il s’agit d’une bonne chose ou non ?
Vous ne voyez qu’un fragment des choses. A moins que vous sachiez toute l’histoire, comment pouvez-vous juger ?
Vous ne lisez qu’une page d’un livre. Comment pouvez-vous juger le livre en entier ?
Vous ne lisez qu’un mot d’une phrase. Comment pouvez-vous comprendre la phrase entière ?
La vie est si vaste, et pourtant vous jugez tout de la vie sur une page ou un mot.
Tout ce que vous avez vu n’est un fragment des choses !
Ne dites donc pas qu’il s’agit d’une bonne chose. Personne ne le sait.
Je me contente de ce que je sais et je ne me tracasse pas de ce que je ne sais pas. »
– « Peut-être le vieil homme a-t’il raison » se dirent-ils entre eux. Ils n’en dirent pas beaucoup plus.
Cependant, au fond d’eux-mêmes, ils étaient persuadés qu’il avait tort.
Ils savaient qu’il s’agissait d’une bonne chose.
Une douzaine de chevaux sauvages étaient arrivés avec le cheval blanc.
Avec un peu de travail, ces animaux pourraient être domestiqués, entraînés et vendus pour beaucoup d’argent.
Le vieil homme avait un fils, un fils unique.
Le jeune homme commença à domestiquer les chevaux sauvages.
Quelques jours plus tard, il tomba d’un des chevaux et se cassa les deux jambes.
Une fois encore, les villageois s’assemblèrent autour du vieil homme et émirent leurs jugements.
– « Tu avais raison » dirent-ils. « Tu nous as prouvé que tu avais raison.
La venue des douze chevaux n’était pas une bonne chose. C’en était une mauvaise.
Ton fils unique s’est cassé les jambes, et maintenant, à ta vieillesse, tu n’auras personne pour t’aider.
Tu es maintenant plus pauvre que jamais. »
Le vieil homme parla encore : – « Vous êtes vraiment obsédés par le jugement.
N’allez pas si loin. Dites seulement que mon fils s’est cassé les jambes.
Qui sait s’il s’agit d’une bonne chose ou d’une mauvaise chose ? Personne ne le sait.
Nous ne connaissons que des fragments des choses. La vie vient de cette façon, par fragments. »
Il arriva alors que, quelques semaines plus tard, le pays s’engagea dans une guerre contre un pays voisin.
Tous les jeunes hommes du village furent réquisitionnés, sauf le fils du vieil homme, parce qu’il était blessé.
Une fois encore les gens se rassemblèrent autour du vieil homme, pleurant et se lamentant parce que leurs fils étaient partis à la guerre et avaient peu de chances d’en revenir.
L’ennemi était fort et la guerre serait une sévère défaite. Ils ne reverraient jamais leurs fils.
– « Tu avais raison, vieil homme, » gémirent-ils. « Dieu sait que tu as raison. Tout cela le prouve.
L’accident de ton fils était une bonne chose. Ses jambes sont peut être cassées, mais, au moins, il est avec toi.
Nos fils, eux, sont partis pour toujours. »
Le vieil homme répondit une fois de plus :
– « C’est vraiment impossible de discuter avec vous. Vous n’arrêtez pas de tirer des conclusions.
Alors que personne ne sait rien. Dites seulement : nos fils sont partis à la guerre, et le tien non.
Personne ne sait si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose.
Personne n’est assez sage pour le savoir.
Dieu seul le sait. »
Traduction de Michel Buze du texte anglais : The Old Man and the White Horse
Commentaires
Magnifique histoire et quelle réalité. Ce besoin de toujours trouver une raison à un fait et de juger les autres
Tout de même, à terme cela se solde toujours par un OUI ou par un NON face à une question posée.
Oui , a mon avis
Oui enfin le but d’un tirage de carte et de connaître la suite, de savoir où nous allons. Que faire alors ? De toute façon nous réagissons comme ces habitants, soyons honnêtes. Cette lecture ma bien perturbé !!