Le Libre Arbitre existe-t-il ? La majorité du monde répond de manière automatique : « oui bien sûr, le libre arbitre existe. » VRAIMENT ? [ARTICLE]
Le libre arbitre existe-t-il ?
Voici une question philosophique sur laquelle je reviens régulièrement.
La majorité du monde répond de manière automatique : « oui bien sûr, le libre arbitre existe. »
J’ai le choix à tout instant de décider ce que je veux et de suivre mes propres désirs.
C’est incontestable et si la définition du libre arbitre est la capacité d’agir en suivant mes désirs, alors bien entendu le libre arbitre existe.
Si j’ai envie de manger un carré de chocolat noir posé sur la table, je le mange. Je suis libre.
Mais la question fondamentale n’est pas de savoir si je peux agir en suivant mon désir intime de manger le carré de chocolat : elle est de savoir, si en premier lieu je peux choisir mes désirs intimes.
Pourquoi je préfère le carré de chocolat noir et pas le morceau de carotte crue posé à côté ?
Pourquoi est-ce que je décide d’insulter ce chauffard qui me grille la priorité au lieu de me réjouir de ne pas avoir été renversé ?
Pourquoi suis-je tenté d’acheter un paquet de pâtes rouge plutôt qu’un paquet bleu ?
Pourquoi aux États-Unis la préférence de certains penche en faveur de Trump et d’autres en faveur de Biden ?
Personne ne choisit ce genre de désirs.
Je sens un désir particulier monter en moi, parce que c’est le sentiment que font naitre un ensemble de processus complexes et inconscients. Dans mon cas, j’aime le chocolat noir parce que depuis que je suis enfant, mes parents m’ont appris à en déguster tous les jours. J’ai été conditionné à l’aimer. Je suis destiné à l’aimer.
Dans le cas des élections, le choix de chaque américain est le résultat d’un long processus déterministe marqué par un très grand nombre de paramètres : son âge, sa culture, son origine sociale, la couleur de sa peau, son orientation sexuelle, l’état dans lequel il vit, son vécu financier, sa réussite professionnelle et des tas d’autres choses.
Même si on choisit de voter au hasard, personne n’a le pouvoir de choisir librement de penser ce qu’il pense. Aucun Américain ne décide de penser ce qu’il pense des élections et de voter pour Trump, pour Biden ou de ne pas voter du tout.
Tout cela peut paraitre extraordinairement compliqué et divise les chercheurs qui se heurtent à des questions philosophiques.
Récemment on a réussi à démontrer en faisant passer des IRM à des volontaires, que le cerveau réagit à la décision avant même que la décision ne soit prise consciemment…
Certains en concluent qu’une prise de décision n’est qu’un processus biochimique opérant dans le cerveau…
Si la question du libre arbitre revient à s’interroger sur ce qui fait que nous ayons tel ou tel désir, alors nous avons peut-être la possibilité de nous y soustraire, tant que faire se peut.
Si avant de me jeter sur mon carré de chocolat, j’observe ce qui se passe en moi, je constate : « tiens j’ai envie de manger ce carré de chocolat. »
Ce simple constat me permet de prendre conscience de mon désir jusque là inconscient et même de le tenir à distance.
À cet instant, je peux décider avec plus de conscience de manger ou non le chocolat.
J’ai davantage de libre arbitre.
Sans cela, je reste soumis à mon désir et suis prédéterminé à manger le chocolat.
Observer ce qui se passe en soi, c’est une autre définition de la méditation.
Dit autrement, toutes les pratiques méditatives enseignement l’observation de soi et des mouvements internes de ses désirs. Les observer rend davantage conscient. Et être plus conscient, c’est développer davantage son libre arbitre.
Dit encore autrement, n’avoir aucune conscience de soi, c’est vivre dans le déterminisme de ce qui nous a construit : notre éducation, notre société, notre origine biologique, etc…
Quel rapport avec les arts divinatoires ?
Les arts divinatoires sont des instruments qui permettent de s’observer.
Ils peuvent nous aider à cartographier le chemin que nous suivons et comprendre ce qui est prédéterminé et voir les choix véritables que l’on peut opérer.
En comprenant comment nous fonctionnons, en prenant conscience de comment nous sommes perçus, on peut décider de changer.
C’est l’immense pouvoir de décision que nous avons mais qui requiert de la force, de la persévérance. Les amoureux du Tarot auront reconnu l’Arcane XI : la Force.
Pratiquer les arts divinatoires, c’est faire du développement personnel. Les Tarots, les runes, le Yi-Jing, tous les oracles que les hommes ont fabriqués au cours du temps sont autant d’outils permettant de comprendre les forces et les désirs qui nous animent et comment s’ajuster dans un monde en perpétuel changement.
Une sagesse orientale rappelle : « ce qui ne change jamais est que tout change tout le temps ».
Je vous laisse méditer sur cette phrase en vous souhaitant une bonne rentrée « masquée » ;-).
Alexis.