[MISE EN GARDE] Peut-on voir l’avenir de la crise en Ukraine ?
À chaque fois qu’il se passe quelque chose de grave, une crise, une guerre ou même une disparition, on se demande si les voyants peuvent y voir quelque chose et faire un pronostic de la manière dont les situations vont évoluer.
C’est bien normal car la prétention de la voyance et des arts divinatoires est bien de percevoir des situations et des éléments inconnus, en particulier sur le futur, celui-ci étant inconnu de tous, a priori.
Ainsi, dans le groupe réservé aux stagiaires de Clevao Formations, Chantal a-t-elle posé cette question que je vous partage ici, avec une capture écran.
D’autres m’ont écrit par mail pour me demander la même chose.
Voici la première réponse que Christophe a posté en réponse à la question de Chantal :
Un tarologue qui se fait démentir le lendemain par les évènements, c’est quand même un peu embêtant non ? Pourtant bien des praticiens se font avoir de cette manière.
Et Christophe qui a suivi plusieurs formations ajoute une seconde réponse visant à expliquer les raisons de l’erreur de ce genre d’exercice aux résultats souvent très aléatoires.
Voici ce qu’il explique :
Christophe a raison et je le remercie d’avoir posté cette réponse à Chantal. Elle m’a inspiré l’email que vous lisez en ce moment visant à vous expliquer toute la difficulté qu’il y a à traiter, en voyance ou par les arts divinatoires, toutes les questions d’actualité.
Voici de manière détaillée ce qui pose problème et les pièges dans lesquels tombent souvent les praticiens débutants ou mal informés :
1- les influences extérieures et le biais de confirmation.
Ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir, les espoirs ou les peurs que l’on a, consciemment ou inconsciemment à propos du sujet étudié agissent comme des parasitages puissants à toute les interprétations de ce qui est perçu.
Même si l’intuition du voyant est particulièrement bonne et si la connaissance des supports qu’il emploie est parfaite, il est toujours très facile d’interpréter ce qui est perçu selon ce que l’on sait déjà et ce que l’on croit.
C’est un biais cognitif très connu qu’on appelle le « biais de confirmation ».
Et les voyants ignorants de ce phénomène tombent souvent dans le panneau en ne faisant que voir ce qu’ils veulent voir et dire ce qu’ils veulent dire, ce qui leur fait plaisir de dire ou ce qui confirme les convictions qu’ils ont déjà. Leur voyance n’a rien d’objectif puisqu’elle n’arrive par à se départir de leurs propres opinions qui sont elles, subjectives.
Si on croit très fort que Poutine n’envahira pas l’Ukraine parce que ça parait trop gros par exemple, ou parce que ça fait peur, alors la lecture des tirages (même s’ils sont très bien faits) et l’interprétation des intuitions obtenues seront déformées par cette croyance.
Les croyances et les connaissances a priori agissent comme des filtres ce qui rend tout travail intuitif sur un sujet bouillant d’actualité particulièrement difficile… impossible ?
Pour y parvenir, il faut avant toute chose prendre conscience de toutes les idées préconçues que l’on a sur je sujet que l’on veut étudier. Puis mettre de coté toutes ces idées-là pour retrouver en quelque sorte, un état d’esprit vierge de toute influence, sans émotion ni opinion. Pas simple.
Sur des questions d’actualité, lorsque les médias nous farcissent les oreilles d’informations et de points de vue, lorsque l’on a des opinions et des avis très arrêtés, faire de la voyance sur ces questions est extrêmement risqué : on ne fera que voir ce que l’on veut voir.
2 – poser de bonnes questions
La plupart des erreurs d’interprétation s’expliquent ensuite par des questions qui sont souvent trop mal posées et pas assez approfondies.
Voici des exemples de mauvaises questions :
- « Est-ce que tout va bien aller en Ukraine ? »
- « Est-ce que Poutine va arrêter la guerre ? »
- « Est-ce que c’est bientôt la 3e guerre mondiale ? »
- « Va-t-il y avoir une bombe atomique ? »
Je ne peux détailler dans cette newsletter pourquoi chacune de ces questions est une très mauvaise question (les personnes qui ont suivi des formations savent pourquoi) mais disons en deux mots qu’elles sont mauvaises d’abord et surtout parce que ce sont des questions fermées chargées des émotions et des espoirs occidentaux.
Voici des exemples de meilleurs questions :
- « Comment les Ukrainiens vont-ils agir par rapport à l’invasion Russe ? »
- « Comment Poutine va-t-il évoluer dans son projet de faire de l’Ukraine un pays non menaçant selon ses critères à lui ? »
- « Comment le président Ukrainien va-t-il évoluer dans son projet de résister à la démarche de Poutine ? »
- « Comment la relation entre la Russie et l’Ukraine va-t-elle évoluer ? »
Retenez qu’une question qui commence par la formulation « Comment… ? » amène automatiquement une réponse bien plus élaborée qu’une question qui commence par « Est-ce que… »
3 – éviter de faire des tirages « à l’arrache »
C’est évident : sur des sujets aussi graves, comment peut-on se contenter de poser une ou deux petites questions traitées en 5 ou 10 minutes.
Si on veut faire du bon travail, il faut examiner les deux parties, un peu comme lorsque l’on s’intéresse à une relation de couple qui bat de l’aile.
On commence par « regarder » le point de vue du premier partenaire, où il en est, ses intentions, comment il se projette dans sa vie, puis avec l’autre, comment il voit les choses, comment il va agir probablement.
Pour cela on effectue plusieurs tirages que l’on enchaine pour obtenir une succession de réponses. L’ensemble de ces réponses finissent par former une réponse globale sur le premier partenaire.
Mais ce n’est pas fini : il faut ensuite procéder de la même façon pour le second partenaire.
On obtient ainsi les deux points de vue ce qui permet d’avoir une bonne idée de l’état de la relation et de la perspective d’évolution.
Évidemment, tout cela prend bien plus que 5 minutes.
- « Quelle carte représente X, aujourd’hui, dans son objectif ? »
- « Dans quelle direction X va évoluer par rapport à son objectif ? »
- « Comment X va évoluer par rapport à son objectif ? »
- « Quelle carte représente X, dans 3 mois, par rapport à son objectif ? »
- « Quel conseil devrait suivre X pour atteindre son objectif ? »
- « Quelle attitude devrait éviter X pour atteindre son objectif ? »
- Etc…
Observez comme ces questions sont neutres émotionnellement et détachées de toute attente subjective.
- Remplacez X par le nom d’un pays, d’un dirigeant, d’un groupe de personnes ou même d’une organisation.
- Remplacez « objectif » par le projet de X.
* On pourrait dire par exemple que le président Ukrainien a comme objectif : « résister à l’agression Russe » ou « maintenir l’indépendance de son pays » ou encore « faire entrer son pays dans l’Union Européenne ».
* De son côté on pourrait dire que le président Russe souhaite « conserver l’Ukraine sous son influence » ou « destituer le président Ukrainien » ou encore « reconstituer le grand empire Russe »…
Cela nous amène naturellement au 4e point qu’évoque Christophe :
4 – faire attention au point de vue
On l’a dit au point 1, réaliser une telle étude alors que l’on est confortablement installé dans un pays occidental exige d’avoir conscience et de mettre de côté toutes les croyances et émotions liées à la situation.
Mais la question du point de vue est fondamentale et c’est ce que j’explique déjà au point 3.
La formulation d’une question doit tenir compte du point de vue du sujet de la question.
Exemple de mauvaise question :
- « Est-ce que Poutine va accepter de démissionner ? »
Cette question n’a aucun sens car ce n’est absolument pas le projet du président Russe. C’est l’espoir (peut-être) du voyant français qui aimerait bien que ce dirigeant disparaisse… (En plus c’est une question qui commence par « est-ce que… » ce qui n’est pas optimal).
Un tirage sur une question pareille amènera tous les contre-sens possibles et des erreurs d’interprétations grossières.
- « Le président Ukrainien va-t-il être tué ? »
C’est encore pire ! Car bien sûr ce dernier veut rester en vie. Même si on était un voyant Russe totalement voué à la cause de Poutine, il faudrait poser la question en tenant compte du point de vue et de l’objectif qu’a le président Ukrainien à savoir : rester en vie et au pouvoir de son pays.
Si vous faites des consultations pour vous-même ou pour d’autres personnes, vous devez absolument comprendre ces points essentiels : la formulation des questions est FON-DA-MEN-TALE.
Inspirez-vous des éléments présentés dans cet e-mail pour améliorer vos propres manières de procéder et soyez très critiques à l’égard des praticiens qui se mettent en scène pour apporter leurs points de vue intuitif mais qui procèdent n’importe comment.
Cela n’amène souvent que des jacasseries qui portent préjudice à la pratiques des arts divinatoires qui devrait être beaucoup mieux pensée.
Pour certaines questions très graves et extrêmement présentes dans l’actualité, il faut savoir faire preuve d’humilité et reconnaitre quand il est difficile de répondre.
Toutefois, pour terminer, un dernier conseil tout simple que je donne aux personnes qui se sentent stressées ou simplement anxieuses : allez marcher, faites de l’exercice, connectez vous à la nature et aux animaux. L’hygiène de vie et l’hygiène mentale sont importantes face aux situations graves que nous vivons et le monde a besoin de gens stables, attentifs et bienveillants.
Faites-en partie .
Bonne semaine !
Alexis.